A la recherche d’une nouvelle ressource géologique ! C’est en parcourant l’Avant Pays que les collégiens sont partis à la recherche d’un calcaire un peu particulier. Sa propriété ? Prendre feu !! Il ne s’agit pas ici, de le mettre en fusion, loin de là, juste un chalumeau et une pointe de persévérance suffisent. Vous ne nous croyez pas ? Regardez cette photo ! (Sans trucages !)

Avouez que c’est loin d’être commun et les élèves seront là pour vous assurer qu’allumer le feu à un caillou est une chose mais que l’odeur de pneus brulés qui en émane en est une autre !

La clef du mystère qui se cache derrière est la même que celle de la formation des nombreuses énergies fossiles que nous consommons tous les jours. Un important dépôt, composé de restes organiques, feuilles, troncs et phytoplanctons s’est formé en 10 millions d’années sur la bordure de l’ancien océan alpin. Le contexte marin de l’époque était propice à la sédimentation de calcaire dans lequel la matière organique s’est incluse. La sédimentation se poursuivant, d’importants bancs calcaires recouvrent le niveau plus organique, augmentant pressions et températures, qui, en quelques 155 millions d’années, transforment la matière organique en hydrocarbures. On parle de kéroGène (et pas kéroZène).

Très utilisé jusque dans les années 50 dans l’industrie, les mines d’extraction de kérogène ont peu à peu fermées pour des questions de rentabilité. Dans la région, une seule reste en activité, à Orbagnoux, et produit pour les industries de la cosmétique et pharmaceutiques. Certaines mines ont été reconverties, comme celle de Lovagny, où pendant plus de 50 ans la totalité de la mine a été utilisée pour la culture de champignons. L’hésitation des élèves devant l’aspect austère et peu engageant de l’entrée de la champignonnière a très été vite balayée par la visite sous la houlette des propriétaires, madame et monsieur Audouit. Cette aventure a été très appréciée des élèves comme des enseignantes.

Enfin, la journée se termine par la visite du miroir de faille de la Balme-de-Sillingy où les tectoglyphes témoignent du déplacement relatif de la Montagne d’Age et de la Mandallaz, de plus de 2 km (!), qui formaient, avant le fonctionnement de la faille du Vuache, un seul et même relief.